Ils ont pour nom Fundshop, Advize ou Yomoni et sont sur le point de révolutionner l’assurance-vie. Débarqués des Etats-Unis, ces sites de gestion d’épargne font appel à des « robots conseillers » pour faire fructifier l’épargne de leurs clients. Une manière de séduire la génération Y peu familière des stratégies d’investissements.
Et si vos économies étaient gérées d’une main de maître par les algorithmes de robots ultra-intelligents ? Cette vision n’appartient pas au futur, mais est déjà une réalité outre-Atlantique où les « robo-advisor » sont aux commandes des assurances-vie de 75 000 clients, partagées entre le pionnier du genre Wealthfront (2 milliards de dollars d’actifs sous gestion) et son concurrent Bettermen (1,4 milliards). En France, le concept émerge peu à peu avec l’apparition de plusieurs figures au sein de la « fintech », ces startups spécialisées dans le domaine de la finance.
Un secteur à bâtir
Simplifier la gestion du portefeuille de l’épargnant en le guidant dans ses placements : tel est l’objectif de ces sites au design léché qui promettent des contrats clé en main. Après avoir rempli un formulaire sur ses capacités d’épargne, ses projets à court et long terme, son profil, son aversion au risque… une allocation d’actifs (c’est-à-dire le meilleur équilibre entre risque et rendement) est proposée au client. Celui-ci n’a ensuite plus qu’à faire confiance aux robots, qui gèreront pour lui son capital en s’appuyant sur les données et statistiques des marchés financiers.
Depuis peu, quelques startups françaises (Fundshop, Advize, Marie Quantier…) se sont lancées dans l’aventure, mais c’est véritablement la levée de 3,5 millions d’euros par le site Yomoni auprès du Crédit Mutuel Arkéa et de Iena Venture qui entend faire grandir le business des « robo-advisor ». Sur les sites tricolores, pas de fonds en euros : les contrats proposés s’appuient sur des assurances-vie en fonds communs qui suivent les performances d’indices comme ceux du CAC 40.
Opération séduction
Pour attirer les épargnants, Yomoni et ses acolytes jouent la carte du low-cost et de la transparence avec des contrats accessibles dès 1 000 € sans frais d’entrée. Leurs clients types ont entre 25 et 30 ans, font partie de la génération Y et souhaitent faire fructifier leur capital, sans pour autant devoir justifier de connaissances en matière d’investissement. Les faibles commissions et le confort de la gestion online attirent ainsi une catégorie de jeunes cadres ne disposant pas forcément d’un grand patrimoine, mais souhaitant diversifier leurs placements.
Bien que prometteur, le développement de ce marché de niche représente un défi culturel dans un pays encore très attaché aux produits d’épargne traditionnels. Difficile de détrôner l’éternel livret A au profit d’une plateforme digitale dirigée par des algorithmes !