Etre assuré en 2016, c’est autre chose. Depuis l’Accord national interprofessionnel (ANI) et les mesures qui ont suivi en 2013, plus question de vivre sans mutuelle quand on est un salarié.

Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne

accordANI

L’ANI est prévu pour janvier 2016

Dans l’idée de départ, cette histoire de mutuelle pour tous est au frais des entreprises. Une aubaine pour ceux qui jusqu’alors n’avaient pas les moyens de s’offrir une complémentaire santé ! Seulement voilà, toutes les entreprises ne sont pas parvenues à un accord collectif avec une mutuelle unique.

 

Trois configurations avaient été envisagées par Mme Touraine :

  • soit les partenaires sociaux d’une branche professionnelle (les boulangers, les architectes, les dresseurs de fauves…) parvenaient à se mettre d’accord pour proposer une mutuelle unique à toutes les entreprises du secteur ;
  • soit c’est l’entreprise qui négociait une mutuelle pour l’ensemble de ses salariés ;
  • soit, en l’absence de tels accords, était mis en place un régime complémentaire standard, financé de moitié par les salariés eux-mêmes.

Autrement dit, ceux qui jusqu’alors vivaient sans mutuelle (mais pas sans protection pour autant, grâce à la Sécu), se voient dans l’obligation, lorsqu’ils font partie du troisième cas de figure, d’en payer la moitié d’une. Mutuelle pour tous certes, mais pas au même prix !

Les mutuelles se spécialisent

Du côté des assureurs, on grince un peu des dents. Ces négociations de contrats à l’échelle de corps de métiers ont grandement favorisé les complémentaires santé spécialisées.

Certes, la clause de désignation prévue au départ, qui consistait à imposer une complémentaire santé à tous les salariés d’un même secteur ou d’une même entreprise, a été censurée par le Conseil constitutionnel. Pour autant, les partenaires sociaux sont en droit d’établir une pré-sélection d’assurances et de la recommander auprès des entreprises concernées, mettant ainsi en place un système de « contrats de référence ».

Les mutuelles plus généralistes, elles, accusent le coup et ont perdu quelques plumes au passage de la loi. Et c’est ainsi que l’ont voit fleurir de nouvelles sociétés d’assurance qui cherchent le bon filon en se spécialisant dans la couverture de risques professionnels insolites : VerbicruSanté offre un check up neurologique annuel pour les concepteurs de mots-croisés, La Mutuelle des Voix propose un forfait ORL avantageux pour les annonceurs de gares et stations de métro, Complémentaire Soleil organise des sessions de prévention cancer de la peau pour les animateurs de clubs de vacances…